Pourquoi les chauffeurs de taxis manifestent-ils ce lundi ?

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Les chauffeurs de taxi mènent, ce lundi 11 décembre 2023, des opérations escargots dans plusieurs villes de France. Une façon de protester contre une des dispositions du budget de la Sécurité sociale portant sur le transport des malades.

taxi vannes

Plus de transports sanitaires collectifs

Cet article, le n° 30 du projet de loi, modifie les conditions de transports sanitaires, en incitant les patients à recourir à des transports collectifs, sous peine de minoration de l’aide publique apportée à leur trajet.

« Le déploiement des transports partagés permet de poursuivre un triple objectif : l’augmentation de l’offre de transports sanitaires à nombre de véhicules constant ; la réduction de l’empreinte écologique de ce secteur qui totalise 65 millions de trajets par an pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers, et la maîtrise des dépenses d’assurance maladie », explique l’exposé des motifs du projet de loi.

Celui-ci poursuit en indiquant que si le patient refuse ces transports partagés alors qu’il lui est possible d’y monter, « il doit faire l’avance des frais et ne sera remboursé par l’assurance maladie que sur la base du tarif de transport partagé ». Le remboursement dont il bénéficiera sera donc moindre que lorsqu’il prend un transport individuel dont le tarif de base est plus élevé.

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Les taxis critiquent une obligation déguisée pour les patients

Cet article « soumet les patients à l’obligation d’accepter un transport partagé systématique », estime Fatima Faida, la responsable du Syndicat autonome des artisans taxis (SAAT) 33, interrogée par Sud Ouest.

Les taxis de la région lyonnaise, interviewés par Le Progrès, jugent que cet article, en prévoyant de moins rembourser certains trajets, « remet en question le libre choix du patient de choisir son transporteur », notamment au détriment des taxis.

À Caen, une soixantaine de taxis en colère ont roulé au ralenti sur le périphérique pour rejoindre les bureaux de l’Assurance maladie. Selon un professionnel, « le covoiturage sanitaire risque de déshumaniser la relation » entre conducteurs et patients.

Article publié le 11 décembre 2023 par OUEST FRANCE